L’exposition sur Irving Penn, l’un des plus grands photographes contemporains du XXe siècle à Paris est bondée. Les portraits me sont familiers, mais les voir sur ce beau fond gris, tous ensemble, sans avoir à passer les pages d’un livre, c’est un sentiment merveilleux. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer les dialogues entre photographe et photographiés. Quels mots Irving Penn a-t-il utilisé pour sculpter ses créatures vivantes et les faire glisser dans la position désirée. J’aimerais voir ses preuves, où ces géants de leur existence, ont quitté leur piédestal pour devenir des personnages de Mister Penn.Mes yeux vont chercher les réalisateurs : Alfred Hitchcock et Ingmar Bergman. Et puis je m’arrêtes quelques minutes devant Truman Capote en pensant à August Sander et à son pianiste (Der Maler Gottfried Brockmann).

   

Je suis sûre que comme un grand directeur artistique, Irving Penn a utilisé des références. Il a consacré plus de 60 décennies à construire des images inoubliables pour Vogue Magazine. Il y a deux cents trente-cinq tirages, 11 salles où la simplicité et la rigueur du maître de studio transpirent. Ma préférée c’est peut-être « Man Lighting Girl’s Cigarette », en raison de sa complexité et de sa composition. C’est l’une des rares photos floues d’Irvin Penn. Et j’aime le flou. Je marche lentement. Je ne veux pas que le spectacle se termine. Devant l’escalier du Grand Palais, je prends une seconde pause. Ma minute de silence pour honorer l’absence du photographe. Devant son arrière-plan solitaire infini et son appareil photo sur le trépied, notre respect. Irving est un gérondif. Continu, éternel. Pour vous au Brésil: l’exposition est itinérante et pourra être vue à l’Instituto Moreira Salles, Brésil à partir du 21 août 2018. À qui nous devions remercier cette belle rétrospective: aux Metropolitan Museum of Art, en collaboration avec la Fondation Irving Penn et le Grand Palais