Si on vous faisait ici une description du photographe Ale Ruaro, vous verriez que c’est un photographe qui ne passe pas inaperçu. Mais ce qui nous impressionne le plus chez lui, c’est sa détermination et son énergie productive. Ce grand portraitiste est un gaucho au grand coeur résidant à São Paulo, adepte du franc-parler, venu à Paris, mais pas pour le tourisme. Même pas pour contempler le mur du plus important événement photographique du monde .
Ale Ruaro a passé quatre jours à arpenter les couloirs du Grand Palais éphémère, en plaçant devant son objectif des grands personnages de la photographie mondial qui préfèrent généralement être derrière un verre dépoli . Avec une carte de presse en main et une idée en tête : il poursuit le travail de portraits qu’il avait commencé au Brésil, nous rappelant cette constante de la création contemporaine qui tend inexorablement à briser les limites.
Tout a commencé quand Ale Ruaro s’ indigne et interroge un professeur de faculté qui ne parlait que d’auteurs et d’artistes américains et européens. Mal à l’aise avec cela et déjà doté de cette vaste connaissance des photographes brésiliens et de leurs œuvres, il a demandé pourquoi il ne parlait pas de la photographie brésilienne. Le professeur répond que la photographie brésilienne n’existe pas. Ale a décidé de montrer à ce professeur et au monde que la photographie brésilienne existe bien et qu’elle possède plusieurs visages, plusieurs noms. Tout comme nous le faisons ici à IANDE.
La première phase de ce travail a été publiée dans un livre déjà épuisé et dont la republication est prévue prochainement, avec l’inclusion de nouveaux portraits dans cette deuxième édition. Assurez-vous de lire l’article précédent sur ce travail. Au total, ce sont plus de 500 photographes déjà photographiés.
Ale s’est retroussé les manches et a réalisé dans un court laps de temps un puissant portrait de la photographie contemporaine, qui circulait anonymement dans les couloirs à Paris Photo . Toujours en noir et blanc, avec une attention toute particulière à la lumière et aux contrastes, les expressions deviennent éternelles. Peut-être dans une tentative de capter sa propre essence projetée dans les traits d’un visage ou l’intensité d’un regard de ces nombreux artistes qui nous ont enchanté par leurs images. Voici, pour vous, les résultats du travail de ce grand portraitiste brésilien, une synthèse temporel avec envie d’éternel.
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