Le Photojournalisme brésilien
Felipe Fittipaldi est un jeune photographe née à Rio de Janeiro. Depuis plus de 10 ans, il travaille dans le photojournaliste brésilien dans les grands médias : El País, National Geographic, Folha de São Paulo e Veja Magazine. Cette année, sa carrière a décollé avec le prix de la photo de l’année Latam, le Life Framer et le Lens Culture Emerging Artists.
Son travail personnel tourne autour de quelques questions sociales et environnementales brésiliennes. Sa série plus connue, « Arrière-pays: l’histoire de deux Brésil », en est un bon exemple. Effectivement, sur cette série Felipe nous raconte les conséquences des nouvelles technologies sur la campagne rurale du Brésil. La nouvelle génération, souhaitant s’inclure dans la société de consommation urbaine, émigre à la recherche d’opportunités. Les jeunes ne veulent plus la dure vie du labeur dans les domaines agricoles. Ceux qui restent font partie de la vielle génération. Mais le processus de modernisation, même que lent, est inévitable dans ces zones. Le résultat est un paysage décalé qui met en évidence l’isolement de ces individus toujours liés à la tradition.
La rencontre avec ces personnes m’a beaucoup marqué. Ils vivaient différemment et dans un autre temps, ils acceptaient le cycle de la vie de façon très naturelle. – Felipe Fittipaldi
Parallèlement, les images de Felipe ont une texture lumineuse très aigue, un regard pour les détails inusités et un dialogue direct avec ses personnages. Mais surtout, il respecte ses sujets et apporte une beauté à la tragédie sans tomber dans le cliché ou l’esthétisation gratuite et banale. C’est probablement pour ça qu’il arrive à montrer une autre facette, originale et intéressante, dans thème déjà beaucoup exécuté auparavant par d’autres photographes.
Ma série préférée de son œuvre, « Eustasia », montre une petite ville, au nord de l’état de Rio de Janeiro, qui est en train d’être avalé par la mer. Des images documentaires qui sont à la fois mystérieuses, irréelles et poétiques. Empreintes de la fragilité de l’homme et de la ville devant les forces de la nature. Dans le quotidien brésilien, lié à la réalité d’un pays plein de contrastes, Felipe construit son propre univers plein de symbolisme et de sensibilité. Des images qui évoquent une fiction auprès du spectateur. Mais qui sont justement le contraire, une très forte réalité présente.